Le blues, musique internationale

Le blues, musique internationale Itinéraires chronologiques

Si le Rock’n’roll (Elvis Presley) a de fortes racines dans le blues pas toujours avouées, la venue de soldats Noirs (GI’s) américains après la guerre en Europe avec leurs disques fait connaître et apprécier cette musique populaire aux jeunes européens.

Dès 1949, Lead Belly fait une tournée en Europe, suivi par Big Bill Broonzy dont le charisme et le sens de la scène ont un fort impact. Ils ouvrent la voie à quantité de bluesmen qui se produisent sur des scènes prestigieuses, devant des auditoires importants, et qui suscitent l’intérêt voire la passion de fans et de collectionneurs. A partir de 1962, les tournées de l’American Folk Blues Festival permettent à la crème des bluesmen noirs américains de se produire en Europe, d’enregistrer des disques, parfois de s’y installer (Memphis Slim, Champion Jack Dupree). Ils suscitent aussi nombre d’émules, notamment en Angleterre, qui enregistrent des disques d’après leurs idoles (Les Rolling Stones tirent leur nom d’un blues signé par Muddy Waters qu’ils ont vu jouer en Angleterre), avouent leur admiration pour ces bluesmen et connaissent soudain un énorme succès planétaire. Cela les amène même à jouer aux Etats Unis et à, cette fois, mettre en valeur les blues des ghettos urbains, Chicago notamment.

Tout cela engendre dans les années 1960 et 70 de nouvelles formes de blues, en Angleterre avec le British blues boom (Eric Clapton, John Mayall, Fleetwood Mac), aux Etats Unis même avec le blues rock de Paul Butterfield ou des Canned Heat et bientôt dans le monde entier, chaque pays développant une scène du blues.

Désormais si le blues est une musique à la mode partout. Mais les blues ne sont similaires qu’en apparence: si les Noirs écoutaient le blues pour ses textes à double sens et ses traits d’humour, le blues international favorise les parties instrumentales jugées primordiales et les solos (de guitare notamment) qui se font de plus en plus démonstratifs.

Et le blues, d’abord chanson de Noirs pauvres, méprisé dans son pays d’origine, devient une espèce de racine incontournable et respectée de la musique populaire (“Toute la musique que j’aime, elle vient du blues“). Aujourd’hui encore, le blues continue d’être une source d’inspiration inépuisable pour de nombreux courants musicaux et artistes de rock (Black Keys, White Stripes), de hip-hop, de rap ou de jazz.

Texte : Gérard Herzhaft / Blues sur Seine / Conseil Général des Yvelines.
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