Le blues en Californie… et ailleurs

Le blues en Californie... et ailleurs Itinéraires chronologiques

Avant 1941, il n’existait pas vraiment de blues en Californie, un état sous-peuplé. Toute la musique noire était concentrée à Hollywood et il s’agissait de jazz swing pour l’essentiel.

Après Pearl Harbor (7 décembre 1941) les Etats-Unis ont un besoin vital et urgent de reconstituer leur flotte sur la Côte Pacifique pour faire face à la menace japonaise. Ils construisent alors de grands chantiers navals entre San Francisco et Los Angeles et font venir, durant l’hiver 1942, des milliers de travailleurs depuis le Texas et l’Oklahoma, états les plus facilement reliés à la Côte Ouest.

Ces migrants noirs ruraux amènent avec eux leur blues du Texas, guitare jouée note par note. Electrifiée, elle va parfaitement s’insérer dans le contexte d’un orchestre de Swing pour donner dès les années 40 Rhythm & Blues et California blues, mélange de blues profond et de jazz, très différent des styles et des manières de la vallée du Mississippi, jusque dans les textes.

Moderne, dansant, provenant de Californie où les salaires sont élevés, le climat accueillant, les tensions raciales bien moindres, le California blues donne aux jeunes noirs une image d’eux-mêmes valorisée, à la mode, avide de réussite sociale. T-Bone Walker, Lowell Fulson, Charles Brown et bientôt B.B. King qui les rejoint depuis Memphis sont les grandes stars du blues et leurs disques se vendent dans tous les Etats-Unis, influençant tous les apprentis musiciens et modifiant tous les styles régionaux, même les plus ruraux.

Detroit (avec John Lee Hooker), New York (Brownie Mc Ghee & Sonny Terry), La Nouvelle Orléans (Fats Domino)… sont d’autres lieux où se développe un blues urbain spécifique dans les années 1940-50.

Texte : Gérard Herzhaft / Blues sur Seine / Conseil Général des Yvelines.
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