“One meat ball” par Josh White

"One meat ball" par Josh White Paroles de blues

Attention : certaines paroles de blues et leur traduction peuvent ne pas être adaptées à un travail avec le jeune public.
Extrait de Blues Magazine n°74


Enregistré avec sa seule guitare par Josh White, pour Asch Records le 6 septembre 1944, ce morceau fut un des plus grand succès au milieu des années 40, durant la période de renouveau du folk, et la meilleure vente de cette maison de disques. Composé par Lou Singer et écrit par Hy Zaret, ce titre sera le début, pour eux, d’une longue coopération musicale. One Meat Ball sera interprété par des artistes aussi différents que les Andrew Sisters, Bing Crosby, Lightnin’ Hopkins, Ry Cooder ou Calvin Russell.


Afficher les paroles et la traduction
La première remarque sur l’interprétation de Josh White, c’est la qualité de sa diction et la non ambiguïté sémantique que l’on trouve habituellement dans les textes de Blues. Dans des versions suivantes, on trouvera des modifications mineures du texte, mais l’esprit restera. Nous ne sommes pas dans un Blues rural avec une connivence entre le chanteur et le public, mais dans une transmission vers un public blanc intéressé par les réalités vécues par les noirs ou les pauvres. C’est aussi le début de l’American Folk Music Revival (1940-1965) qui conduira certains Bluesmen vers la célébrité, comme Leadbelly ou Big Bill Broonzy.

Les paroles sont simples, sans double sens, tout le monde peut s’identifier même si le terme little man peut sous-entendre homme noir. Ce texte parle de l’humiliation universelle et intemporelle de la pauvreté ; quand l’homme face à vous est dédaigneux et condescendant face à votre indigence.

Le plus surprenant dans ce morceau est son origine. Un certain nombre de sources concourent à situer le point de départ à l’université d’Harvard à Boston. Elijah Wald, le biographe de Josh White confirme cette thèse. George Martin Lane (1823-1897), étudiant puis professeur de latin dans la prestigieuse université, a écrit une sorte de fable intitulée The Lay of the Lone Fish Ball (le poème de la boulette de poisson solitaire), qui narre les mésaventures d’un homme désargenté au restaurant, et qui n’obtient pas de pain avec sa seule boulette de poisson. Ce texte deviendra d’abord un chant pour étudiants. Puis, deux autres résidents d’Harvard s’en serviront pour écrire un opéra burlesque italien, il Pescebello. Et, c’est en entendant quelqu’un chanter la partie One Fish Ball que les auteurs auraient eu l’idée de composer ce morceau pour Josh White, en transformant le poisson en viande… Décidément, les voies de l’inspiration sont impénétrables !

Texte : Patrice Gandois / Blues Magazine. Publié avec l’aimable autorisation de Blues Magazine. Tous droits réservés.

logo-blues-magazine

Blues Magazine
Chronique : La Lettre et l’Esprit

par Patrice Gandois

Itinéraires associés

 

Ressources associées